Les perspectives du marché de l’emploi au Québec et au Canada
Source : Info Presse
L’Enquête sur les
perspectives des entreprises de l’automne 2018 de la Banque du Canada révèle
que 37% des organisations souffrent d’un manque de main-d’œuvre, ce qui mine
leurs activités.
Il s'agit d'un résultat
inégalé depuis la crise financière de 2008. Brendon Bernard, économiste
d’Indeed Canada, dresse le portrait du marché de l’emploi pour 2019, dans un
contexte économique somme toute assez favorable.
Avec la multiplication des
départs à la retraite, les postes à pourvoir se font inévitablement plus
nombreux. Ils ont atteint un record de près de 550 000 au pays au deuxième
trimestre, un bond de 19% par rapport à l’an dernier.
Selon Brendon Bernard, le
vieillissement de la population demeure le principal indice à surveiller pour
le marché du travail en 2019 au Canada, particulièrement au Québec.
«L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ DE
L’EMPLOI DÉPENDRA EN BONNE PARTIE DE LA CAPACITÉ DES EMPLOYEURS À POURVOIR DES
POSTES ESSENTIELS.»
«Bien que cette réalité ne
soit pas propre au Québec, il s’agit d’une condition qui y est plus notable
étant donné que la population est plus vieille que dans le reste du Canada.»
Les employeurs doivent
également remplir les rôles laissés par la vague actuelle de retraités, donc.
Un défi supplémentaire pour
les employeurs, le chômage étant déjà faible et la demande de main-d’œuvre
élevée.
Des employeurs qui
manquent d’effectif
«Le taux de chômage est tombé
au plus bas depuis que les données sur l’emploi sont enregistrées de manière
constante.
Non seulement le chômage
recule, mais la proportion de travailleurs en sous-emploi, c’est-à-dire
travaillant à temps partiel, mais qui préféreraient un emploi à temps plein, a
diminué.»
La proportion d’offres
d’emploi à temps plein s’est établie à 72,5% au deuxième trimestre contre 69,9%
l’année précédente. «Les employeurs sont en sous-effectif», note l’économiste.
Et ce ne sont pas uniquement
les emplois spécialisés qui sont touchés. Dans un rapport publié en novembre
2018, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante indiquait que la
pénurie de main-d’œuvre non spécialisée et semi-spécialisée freine l’expansion
de nombreuses entreprises.
«L’évolution du marché de
l’emploi en 2019 dépendra en bonne partie de la capacité des employeurs à
pourvoir des postes essentiels», précise Brendon Bernard.
Si l’année 2017 avait battu
des records en matière de croissance de l’emploi au Canada, la tendance s’est
essoufflée cette année, sans toutefois réduire à néant les progrès accomplis.
«L’Enquête sur la population
active auprès des ménages dévoile que 2018 a mis un coup de frein à la
croissance de l’emploi.
Alors qu’elle atteignait 2,3%
à la fin de 2017, elle a connu un net recul dès janvier. Malgré un bond record
de l’emploi en novembre, le rythme s’est ralenti à 1,2%.»
La concurrence se resserre
Pour faire face au
resserrement du marché, Brendon Bernard propose une augmentation des salaires
pour les entreprises pouvant se le permettre, ainsi que des efforts soutenus
pour la rétention de la main-d’œuvre.
«La concurrence se resserre.
Il faut que les employeurs prennent des risques, soit en considérant des
groupes qui n’étaient pas nécessairement ciblés dès le départ ou en embauchant
des jeunes moins expérimentés.»
«IL FAUT QUE LES EMPLOYEURS
PRENNENT DES RISQUES.»
Les chiffres plus pessimistes
de l’Enquête indiquent tout de même un marché de l’emploi en santé.
Après une baisse au début de
l’année, le taux d’emploi de la population active, soit de 15-64 ans avec un
emploi, est revenu à son niveau record de 74,1% en novembre.
Malgré les données faisant
état des difficultés d’embauche, Brendon Bernard ne croit pas que la hausse des
salaires espérée se pointera en 2019.
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