Baisse des
prévisions de croissance pour le Canada
Source : Alexander Panetta, La Presse Canadienne
Le Fonds monétaire
international projette une croissance économique modérée pour le Canada cette
année et la prochaine, mais à une cadence moindre que celle de l'an dernier et
considérablement plus lente qu'aux États-Unis.
Dans un document
généralement positif au sujet de l'économie mondiale actuelle, le FMI a indiqué
mardi s'attendre à une croissance économique de 2,1 % pour le Canada cette
année, et de 2,0 % pour l'an prochain.
Il s'agit d'une
révision à la baisse par rapport aux prévisions publiées en janvier par
l'organisme, dans lesquelles la croissance canadienne était estimée à 2,3 %
pour 2018. Le Canada a affiché une croissance économique de 3,0 % en 2017.
Cette prévision est
aussi moins optimiste que celle réservée aux États-Unis. Au sud de la
frontière, la croissance devrait être de près de 3,0 % cette année, ce qui
représente une amélioration importante par rapport aux récentes perspectives du
FMI.
« Leurs prévisions
sont très près des nôtres », a observé Brett House, économiste en chef adjoint
à la Banque Scotia. Son institution table sur une croissance de 2,2 % pour le
Canada cette année. « C'est très, très près de nos chiffres. »
Dans ses
perspectives plus larges, le rapport du FMI se montre généralement optimiste
dans ses prévisions mondiales. La prévision de croissance de l'économie
mondiale en 2018 a été révisée à la hausse et s'établit maintenant à 3,9 %.
Malgré tout,
l'organisation lance certains avertissements. Elle évoque notamment les guerres
commerciales potentielles, les fortes dépenses de certains pays - incluant les
États-Unis, qui auraient pu se garder une plus grande marge de manœuvre en vue
du prochain ralentissement - et la pénurie de main-d’œuvre spécialisée pour
gérer les changements technologiques.
« Les conditions
favorables ne vont pas durer éternellement », a souligné le conseiller
économique du FMI Maurice Obstfeld.
« Le moment est
venu de se préparer pour les périodes plus difficiles. »
M. Obstfeld a aussi
exprimé une certaine inquiétude au sujet de l'effet à long terme des politiques
américaines, dans la foulée de la poussée de croissance à court terme.
Le gouvernement
américain augmente ses dépenses alors qu'il se trouve au sommet d'un cycle
économique, a-t-il précisé, même s'il réduit les impôts, et alors qu'il est
prévu que le déficit va gonfler. Cela pourrait accroître les risques
d'inflation, accélérer le recours à une hausse des taux d'intérêt, alourdir les
hypothèques, et ultimement accroître le déficit commercial, qui est pourtant à
la source de tensions commerciales.
Mais à court terme,
les analystes s'entendent pour dire que les États-Unis sont promis à une bonne
année économique.
Brett House a
attribué l'amélioration des perspectives américaines aux réductions d'impôts
mises en place par le gouvernement fédéral, à un programme de dépenses de 300
milliards US et à la possibilité de voir un projet de loi prévoyant des
dépenses additionnelles ou des projets d'infrastructure.
L'économiste a
aussi estimé que le léger ralentissement de la croissance au Canada n'était pas
étonnant. Selon lui, l'année 2017 a été une année de succès unique, pendant
laquelle la croissance a été stimulée par les nouvelles allocations canadiennes
pour enfants et le rebond du cours du pétrole.
L'incertitude
commerciale, la hausse des taux d'intérêt et les mesures visant à refroidir les
marchés immobiliers de Vancouver et Toronto ont aussi contribué au recul de la
prévision de croissance du Canada, a-t-il affirmé.
« Les choses se
maintiennent à de solides niveaux en 2018 », a-t-il observé. « Mais quand nous
sommes déjà à un tel niveau, croître à un taux de près de 3 %, comme nous
l'avons fait l'an dernier, est difficile. »
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