Le Québec vieillit
Urgent besoin de main d’œuvre
Source :
Sofiane Idir
Depuis quelques années, le phénomène
du vieillissement de la population au Québec s’est amorcé pour prendre une
mouvance ascendante.
C’est en 2011 que la part relative
des personnes ainées dans la population est devenue pour la première fois plus
importante (15,7%) que celle des moins de 15 ans (15,4%).
Si les prévisions démographiques
établies par l’Institut de la statistique du Québec se réalisent, les personnes
âgées de 65 ans ou plus représenteront plus du quart de la population au Québec
(25,2%) en 2031, et en constitueront une part de 28,5% en 2061.
Le poids démographique des ainés en
dit long sur le vieillissement de la population dont les conséquences sur la
société et l’économie sont nombreuses (retraites, impôts, finances publiques,
système de santé, marché du travail, etc.). Quels défis présentera ce phénomène
pour le marché du travail au Québec ?
Vieillissement de la population :
Quels impacts sur le marché du travail au Québec ?
En effet, le vieillissement de la
population se manifeste par les baby-boomers qui arrivent à la retraite et
quittent la population active. Désormais, il y a de plus en plus de personnes
en âge de retraite et de moins en moins de personnes d’âge actif pour les
remplacer.
Selon les prévisions de l’Institut de
la statistique du Québec, la population active (personnes âgées de 15 à 64
ans), qui était de 5 531 000 personnes en 2017, baisserait à
5 428 000 en 2030, soit une perte de 1, 86 %.
La baisse de la population active et
l’embellie de l’économie québécoise, avec un taux de chômage bas (5,6 % en mars
2018), ont entrainé une pénurie de main d’œuvre qui se manifeste par un nombre
grossissant de postes vacants. Selon les données de Statistique Canada, le
nombre de postes vacants au Québec en 2017, s’élève à 93 000, soit un
rebond de 46 % par rapport à l’année précédente.
Ce besoin impérieux en main d’œuvre
se manifeste particulièrement dans les secteurs du tourisme (hébergement et
restauration), du transport et des services administratifs.
Le vieillissement de la population au
Québec peut-il être modéré par l’immigration ?
Il est courant de s’interroger sur le
caractère inéluctable du phénomène de vieillissement de la population dans une
province où le taux de fécondité est aussi faible et en baisse depuis 2012 (en
2017, l’indice synthétique de fécondité au Québec est de 1,54 enfant par femme)
pour pouvoir renverser ce phénomène à long terme.
Mettre en place une politique de
stimulation de la natalité coûte chère (congés parentaux financés par l’État,
allégements fiscaux, subventions à la garde d’enfant, prestations mensuelles
pour enfant…) et l’alternative pour le Québec vient de l’immigration pour
peupler son territoire et remplacer partiellement les départs des baby-boomers
à la retraite.
D’autant plus que les immigrés
contribuent massivement à l’économie de la province. En effet, selon les
données de Statistique Canada de 2017, les immigrés au Québec sont
proportionnellement plus nombreux à occuper un emploi que les natifs de la
province.
Le taux d’emploi des immigrés en 2017
est de 61,7 %, alors que celui des personnes nées au Québec est de 60, 8 %.
Actuellement, le Québec accueille
environ 50 000 immigrants par an, un chiffre à nuancer en raison des
nouveaux arrivants qui repartent aussitôt (estimés à 6000 personnes) et des
Québécois qui choisissent d’installer dans d’autres provinces canadiennes (environ
7500 personnes).
À l’approche de l’échéance électorale
de 2018 au Québec, les débats politiques seront certainement occupés par la
question de l’immigration dans un contexte où il est difficile de réduire les
quotas d’immigrants pour des raisons économique et démographique.
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