Harley-Davidson frappé d’une taxe de 25%
Source : Pascal Litt,
Auto Actu.com
La taxe de 25% arrive au plus
mauvais moment pour Harley-Davidson
Directement visée par la taxe
de 25% que l’UE vient d’appliquer à certains produits américains, la marque de
motos Harley-Davidson a annoncé qu’elle allait transférer une partie de sa
production dans des usines situées en dehors des Etats-Unis.
Un épisode qui tombe mal pour
la marque de Milwaukee dont les ventes mondiales sont en baisse.
La réponse de Harley-Davidson
à la mise en place d’une taxe de 25% sur certains produits américains en
riposte aux taxes sur l’acier et l’aluminium européen imposée aux Etats-Unis
par l’administration Trump ne s’est pas fait attendre.
Lundi, la marque de Milwaukee
(dans le Wisconsin) a annoncé qu’elle allait délocaliser une partie de sa
production en dehors des USA pour ne pas subir une taxation de 31% en Europe.
En effet, une taxe de 6%
touchait déjà ses motos, auxquels s’ajoutent donc aujourd’hui 25%.
Selon Harley-Davidson,
l’enjeu serait de 90 à 100 millions de dollars par an, avec 35 à 45 millions de
dollars dès cette année, chaque moto voyant son prix augmenter de 2 200 dollars
en moyenne (1 882 euros)
Les motos exportées vers
l’Europe le seront donc à partir des usines indienne, australienne, brésilienne
ou thaïlandaise dont dispose déjà la marque.
Ventes mondiales en baisse
Pour Harley-Davidson, cette
taxe de 25% appliquée par l’UE tombe au plus mauvais moment, car le
constructeur subit actuellement une baisse de ses ventes, de 242 788 en 2017
contre 260 289 en 2016, avec un chiffre d’affaires en baisse de 5,8% et un
bénéfice opérationnel en baisse de 20% à 616 millions de dollars.
Et elle prévoit une nouvelle
baisse en 2018, de l’ordre de 3 à 5%, soit un volume de l’ordre de 230 000 à
236 000 unités.
Or l’Europe est non seulement
le deuxième marché de Harley-Davidson (40 000 motos en 2017), derrière les Etats-Unis
(143 000 motos en 2017), et aussi un marché dynamique.
Les résultats du premier
trimestre publiés par Harley-Davidson démontrent une baisse globale de 7,2%
(supérieures, donc, à ses prévisions), avec 51 086 unités vendues contre 55 049
un an plus tôt.
Les USA (29 309 contre 33 316
unités) sont en baisse de 12%, l’Asie (6 329 contre 6 863 unités) de 7,8% et le
Canada (2 080 contre 2 361 unités) de 11,9%, seules l’Amérique du Sud (2 506
contre 2 342 unités) et l’Europe (10 862 contre 10 167 unités) enregistrent des
progressions, respectivement de 7 et 6,8% selon les résultats, à la fin du 1er
trimestre 2018, la marge opérationnelle passe de 17,8 à 12,7%, perdant donc
5,1%.
Dès lors, on comprend mieux
l’importance du marché européen pour Harley-Davidson dont les objectifs de
croissance sont significatifs pour les 10 prochaines années.
Pourtant la marque est
confrontée comme ses concurrents au vieillissement de la clientèle en Europe et
aux USA, ses deux principaux marchés.
D’autre part, sa production
reste limitée aux seuls customs - déclinés à toutes les sauces aujourd’hui
concurrencés par les productions japonaises, mais aussi (et c’est récent)
européennes, avec Triumph, Ducati et BMW, sachant que le constructeur allemand
a clairement indiqué il y a quelques mois que les USA constituaient dorénavant
l’une de ses priorités et qu’il a dans ses cartons au moins un modèle custom
digne de ce nom.
8 000 unités par an en France
En France, Harley-Davidson
pèse aujourd’hui 7,9% du segment des moyennes et grosses cylindrées, se
positionnant en 5e position derrière Yamaha, Honda, Kawasaki et BMW (et juste
devant Triumph), à la fin du mois de mai 2018. Grâce à un bon mois de mai (avec
certainement à l’anticipation d’achat du fait de la menace de la taxe de 25%),
Harley gagne 11% au cumul des 5 premiers mois de l’année, sur un segment qui
progresse de 7,5%.
Harley réalise entre 7 500 et
8 800 immatriculations par an depuis 10 ans, les plus forts de scores de son
histoire, sachant qu’au milieu des années 80, il ne s’en vendait qu’une
quarantaine par an dans toute la France.
Sa meilleure année en France
reste 2011, avec 8 778 immatriculations, volume que la marque n’a plus jamais
frôlé depuis, ses ventes se situant plutôt autour des 8 000 unités.
Harley-Davidson n’est pas la
seule marque à être touchée par la taxe imposée par l’UE aux motos produites
aux Etats-Unis. Indian, la concurrente directe de Harley, est tout aussi
impactée.
En revanche, les marques
japonaises ne seront pas touchées, n’ayant pas de production aux Etats-Unis,
sauf de quads à destination du marché local.
Ainsi, Honda a réimplanté la
production de ses Gold Wing au Japon il y a quelques années, son usine de
l’Ohio fabriquant désormais des boîtes de vitesses pour l’automobile.
En revanche, si
l’administration Trump décidait de taxer les motos produites en Europe ou/et en
Amérique du Sud, des marques comme Ducati et BMW seraient impactées, les
Etats-Unis constituant par exemple le premier marché du constructeur italien.
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