Les craintes et les
véritables dangers face à l’intelligence artificielle (IA)
Source: Le Devoir.
Stephen Hawking a lancé des avertissements. Même Elon Musk se dit
craintif. Y a-t-il danger, oui ou non, avec l’intelligence artificielle ?
La révolution numérique transforme la société profondément depuis des
décennies.
Les technologies transforment notre monde, mais j’ai du mal à croire que
nous allons nous hybrider à elles fusionner avec les robots.
En revanche, je crois que la société politique se transforme totalement.
La notion d’État évolue grandement.
Le lien entre l’État et le territoire, par exemple, devient beaucoup
plus compliqué.
Un tas de notions fondamentales doivent être revisitées.
Ce n’est pas uniquement positif, ce qui se passe, et il y a un certain
nombre de dangers.
Le philosophe italien Luciano Floridi, qui travaille à Oxford, parle
d’une réontologisation du monde, d’une reconceptualisation.
60 % des emplois actuels comprennent
30 % d’activités automatisables sur une échéance de 20 à 40 ans.
Comment se manifeste concrètement cette reconceptualisation ? Quel
nouveau monde se prépare avec l’intelligence artificielle ?
Il y a des gadgets qui nous entourent et qui prennent beaucoup de place,
le téléphone, la traduction automatique, par exemple.
Il y a aussi l’automatisation des tâches qui transforme les métiers.
Il y a aussi que les notions formant la trame du tissu social sont en
train d’évoluer.
Les questions de réputation par exemple, d’amitié avec les réseaux
sociaux, de confiance, de partage, de communauté, sont toutes affectées par les
nouvelles technologies.
Un monde qui sera plus ou moins
positif pour l’individu se prépare avec l’aide de l’intelligence artificielle.
Il faut donc fabriquer un monde qui soit plus à dimension humaine.
Montréal et Paris sont très bien positionnées dans le secteur. Comment
expliquez-vous cette dominance francophone en intelligence artificielle ?
La France possède depuis longtemps une tradition mathématique assez
forte.
De ce fait, ils ont stimulé la recherche dans le domaine de la recherche
artificielle.
Ils possèdent de plus une assez forte tradition industrielle.
Il y a un dynamisme dans ce secteur, d’ailleurs relativement rassemblé
en Île-de-France.
La difficulté ici, comme en Europe, c’est de transformer et de maintenir
les choses.
Une fois les start-ups lancées, elles sont souvent rachetées par les
gros acteurs qui ne sont pas européens.
Cette situation crée un déséquilibre, avec les gros acteurs d’un côté de
l’Atlantique et une partie des consommateurs de l’autre côté.
Il faut bien se demander pourquoi nous avons tant de difficultés à créer
des entités de masse considérable.
C’est bien là qu’est le problème aujourd’hui.
Les géants américains du numérique ont en plus une capitalisation
boursière tellement considérable qu’ils peuvent faire du dumping et faire à
perte leurs acquisitions pendant un temps.
Quels autres dangers ou problèmes cause cette domination ?
Des problèmes sociopolitiques. Les grands groupes veulent assumer à la
place de l’État certains attributs de la souveraineté, certaines fonctions
régaliennes.
Le secteur peut battre monnaie avec les bitcoins.
Il agit sur la sécurité intérieure, par exemple avec la reconnaissance
des visages ou en détenant plus d’information sur les citoyens que les
administrations. Nous vivons une période de redistribution des pouvoirs.
Autrefois, l’État centralisateur gérait l’information. Aujourd’hui, on
se retrouve dans une sorte de féodalisme, avec le combat et la résistance
d’acteurs multiples et différents.
Nous ne sommes plus du tout dans un monde totalitaire et tant mieux.
Il
y a tout de même un nouveau danger pour la liberté et l’action des individus.
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